Luxations récidivantes d’épaule
Dieppe (76) - Clinique Mégival

Qu’est-ce que la luxation d’épaule ?
Chirurgie de l’épaule à Dieppe
L’épaule douloureuse et instable, souvent appelée luxation d’épaule, est une pathologie courante chez les jeunes et les sportifs. Cette condition survient généralement après un traumatisme, plus ou moins violent, qui entraîne la perte temporaire de contact entre les surfaces articulaires de l’épaule (la glène de l’omoplate et la tête humérale). Un épisode de luxation complète est typiquement très douloureux et nécessite parfois l’intervention d’une autre personne pour remettre l’articulation en place.
Cependant, l’instabilité peut aussi se manifester de manière moins marquée, avec des sensations d’appréhension, de subluxation ou de douleur lors de certains mouvements. Ces symptômes surviennent souvent lorsque le bras est placé en hauteur ou en arrière. L’instabilité est généralement antérieure, bien qu’elle puisse aussi être postérieure ou, de manière plus rare, érecta.
Luxations récidivantes d’épaule à Dieppe
Docteur Poulain spécialiste de l'épaule
Bilan préopératoire : Comment poser le diagnostic
Un examen clinique approfondi réalisé par un spécialiste permet d’évaluer l’intensité de l’instabilité et d’orienter le choix des examens complémentaires nécessaires pour détecter d’éventuelles lésions associées, comme des fractures ou des atteintes nerveuses.
Dans le cas d’une instabilité antérieure, il est important de rechercher des lésions au niveau de la glène, ainsi que sur la tête humérale, qui peuvent entraîner un risque accru de récidive. Après l’examen clinique et la réalisation des bilans nécessaires, le chirurgien détermine la stratégie thérapeutique la plus appropriée.
L’imagerie comprend généralement des radiographies de l’épaule sous différentes projections, et pour identifier des lésions ligamentaires ou du labrum (bourrelet glénoïdien), un arthro-scanner peut être demandé. L’IRM sans injection n’apporte généralement pas d’informations utiles dans ce cas.
Prise en charge thérapeutique
Toute luxation articulaire doit être prise en charge rapidement (dans les 6 heures suivant l’incident). La réduction de l’épaule se fait idéalement en milieu hospitalier, après une radiographie pour exclure toute fracture et, si nécessaire, un traitement analgésique (voire une sédation si une fracture est présente). Un médecin remet l’épaule en place à l’aide d’une technique connue des urgentistes.
Après une courte période d’immobilisation avec une écharpe (généralement entre 5 et 15 jours), des séances de rééducation peuvent être nécessaires pour retrouver une bonne amplitude de mouvement. Bien que la rééducation n’aide pas à stabiliser l’épaule dans le cas d’une instabilité antéro-inférieure, elle est parfois utile pour récupérer les capacités de mouvement après la luxation.
Après un épisode unique d’instabilité, il est souvent envisagé de ne pas intervenir, car l’absence de récidive ne nécessite pas de traitement spécifique.
La chirurgie
Si l’instabilité est récidivante ou si l’épaule devient douloureuse de manière chronique dans un contexte d’instabilité ou de laxité ligamentaire, notamment chez les jeunes pratiquant des sports à risque, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Deux principales techniques chirurgicales sont utilisées :
- La butée osseuse de Latarjet-Patte
- La capsuloplastie antéro-inférieure de Bankart
La technique de Bankart est de moins en moins choisie en raison d’un taux de récidive plus élevé et est réservée à des cas très spécifiques. La capsuloplastie de Bankart est réalisée sous arthroscopie, tandis que la butée de Latarjet est généralement pratiquée par une incision plus petite (« mini-open »), parfois avec arthroscopie.
Le choix de la technique dépend de plusieurs facteurs, tels que l’âge du patient, son sexe, le type de sport qu’il pratique (avec ou sans contact, mouvements spécifiques), son niveau sportif, la présence d’hyperlaxité, ainsi que des lésions osseuses associées.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, avec un blocage loco-régional (bloc inter-scalénique) pour soulager la douleur après l’opération. Des analgésiques généraux sont également administrés.
La récupération améliorée après chirurgie (RAAC) permet de réduire les délais de convalescence, et l’hospitalisation est généralement très courte, souvent en ambulatoire. Le patient est accueilli le matin de l’intervention, où ses documents administratifs et médicaux sont collectés. Après l’intervention, un pansement est appliqué, et le patient peut rentrer chez lui le jour même après une visite de contrôle.
Risques
En dehors des risques communs à toute chirurgie (hématome, infections, névralgie), des complications spécifiques peuvent survenir, telles que des échecs chirurgicaux ou des raideurs post-opératoires. L’échec se manifeste généralement par une récidive de l’instabilité, souvent dans les deux années suivant l’opération. Les raideurs nécessitent souvent un suivi de rééducation prolongé et peuvent nécessiter de la balnéothérapie.
Suites opératoires
Les pansements devront être changés par le patient lui-même ou par une infirmière à domicile pendant les deux premières semaines après l’opération. Les fils sont résorbables, ce qui limite les interventions ultérieures.
Des analgésiques de niveau 2 et des anti-inflammatoires sont prescrits pour gérer la douleur après l’intervention. L’écharpe est généralement portée pendant un jour, et après 24 heures, aucune immobilisation n’est nécessaire.
Le patient recevra des instructions sur les exercices d’auto-rééducation à pratiquer quotidiennement durant le premier mois. Un guide illustré est remis pour aider à la réalisation des mouvements à la maison.
Le patient pourra prendre des douches dès le lendemain de l’intervention et pourra s’habiller seul. Un arrêt de travail de quelques semaines est souvent prescrit, en fonction de l’évolution post-opératoire.
La consultation de contrôle un mois après l’intervention permet de vérifier la diminution des douleurs, l’état des cicatrices et l’absence de raideur anormale. Un programme de kinésithérapie est généralement prescrit, avec des séances à raison de trois fois par semaine. Le patient sera revu six mois plus tard pour évaluer l’évolution.
Résultats
Les interventions de stabilisation de l’épaule donnent généralement de bons résultats, à condition que les patients soient bien sélectionnés selon les indications appropriées. Les taux de récidive varient entre 1 % et 15 %, en fonction des lésions présentes avant l’opération et des techniques choisies.
Le retour à la conduite automobile est possible quelques jours après l’intervention. Le retour au travail dépend des contraintes physiques, mais il est généralement possible de reprendre rapidement (entre quelques jours et deux mois).
La reprise des activités sportives dépend du type d’activité : elle peut se faire dès un mois pour des activités comme la course à pied ou le cyclisme, mais peut prendre jusqu’à 4 mois pour des sports comme le rugby ou le judo. Pour les sportifs de haut niveau, la reprise de la compétition se fait généralement au bout de six mois, en raison de l’appréhension qui persiste lors des contacts ou des mouvements spécifiques (par exemple, en rugby ou handball).
Un chirurgien spécialiste de l’épaule pourra vous conseiller et vous accompagner dans le choix du traitement le plus adapté à votre situation.