Arthrose et prothèses d’épaule
Dieppe (76) - Clinique Mégival

Qu'est ce que l’arthrose de l'épaule ?
Chirurgie de l’épaule à Dieppe
Informations sur la pathologie
L’arthrose gléno-humérale est une atteinte articulaire généralement liée à un processus d’usure au fil du temps. Elle peut toutefois résulter d’un traumatisme ancien ou récent, ou encore être associée à des sollicitations répétées, notamment dans le cadre de certaines professions ou activités physiques. Dans certains cas, elle est en lien avec des maladies inflammatoires, la polyarthrite rhumatoïde étant une cause identifiée.
Cette atteinte peut concerner les personnes des deux sexes, sans distinction particulière.
Elle se traduit par une dégradation progressive du cartilage de la tête humérale et/ou de la glène (la surface articulaire de l’omoplate). Ces altérations, une fois présentes, ne se régénèrent pas naturellement.
Dans certaines situations, les lésions du cartilage s’accompagnent de lésions des tendons de la coiffe des rotateurs.
Selon les atteintes observées (cartilage seul ou cartilage et tendons), plusieurs options chirurgicales sont envisageables :
- Les prothèses humérales simples sont proposées lorsque seules la tête humérale est touchée, sans atteinte tendineuse. Selon des critères spécifiques, on peut envisager une fixation avec ou sans tige, et avec ou sans ciment.
- Les prothèses totales de l’épaule remplacent les deux surfaces articulaires (humérale et glénoïdienne) :
- Les prothèses anatomiques, qui conservent l’agencement naturel de l’articulation. Leur fonctionnement repose sur une condition musculaire et tendineuse préservée.
- Les prothèses dites inversées, proposées lorsqu’il existe à la fois des lésions cartilagineuses et tendineuses. Elles déplacent le centre de rotation de l’articulation, sollicitant davantage le deltoïde pour compenser le manque de fonction des tendons atteints. Ce type d’implant peut également être utilisé en présence de ruptures tendineuses complexes même sans atteinte cartilagineuse, ou dans le cas de certaines fractures déplacées de l’humérus.
La consultation est motivée, dans la majorité des cas, par une douleur persistante et/ou une raideur croissante de l’articulation.
Arthrose de l'épaule et prothèses d’épaule à Dieppe
Docteur Poulain spécialiste de l'épaule
Diagnostic de l’omarthrose
L’identification de cette pathologie repose d’abord sur un diagnostic différentiel. Une radiographie de l’épaule (face et profil) est systématiquement prescrite en cas de douleur ou de diminution de mobilité.
Si l’état des tendons de la coiffe des rotateurs soulève des interrogations, une IRM peut être réalisée.
Dans le cadre d’une planification opératoire, un scanner est utile pour évaluer l’orientation de la glène, la forme de l’omoplate et la position de la tête humérale.
Un arthroscanner ou une arthro-IRM peuvent être prescrits pour examiner plus en détail les surfaces articulaires et les tendons.
Si une intervention est envisagée, un avis cardiologique et anesthésique est nécessaire. Un bilan dentaire et urinaire est également demandé afin de vérifier l’absence de foyer infectieux avant la pose d’un implant.
Modalités de prise en charge
Dans un premier temps, l’accompagnement se fait sans recours à la chirurgie.
La prescription d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est fréquente. La rééducation fonctionnelle peut être indiquée afin de maintenir une certaine mobilité articulaire.
Des infiltrations de corticoïdes peuvent être proposées. Elles ont un effet limité dans le temps.
L’évolution de la dégradation du cartilage se poursuit indépendamment du niveau de gêne ou de douleur. Certains patients avec des lésions avancées peuvent ressentir peu de douleurs, à l’inverse de patients présentant des lésions plus modérées.
La décision d’opérer se discute si la douleur ou la perte de mobilité rend les gestes du quotidien difficiles.
Prothèses d’épaule : choix et déroulement
L’intervention, qu’il s’agisse d’une prothèse partielle, anatomique ou inversée, se fait sous anesthésie générale avec un complément d’anesthésie locale par bloc nerveux. Un cathéter peut être placé pour la gestion de la douleur après l’opération. Des antalgiques administrés par voie générale complètent cette prise en charge.
Le choix du type de prothèse dépend en grande partie de l’état de la coiffe des rotateurs.
Prothèse de resurfaçage
Elle consiste à retirer une fine couche osseuse sur la tête de l’humérus et à y fixer une cupule. Le versant de l’omoplate n’est pas modifié. Cette approche implique que l’os de la tête humérale soit suffisamment solide. En cas de doute, une prothèse avec tige peut être utilisée. Certains implants sont conçus en pyrocarbone, un matériau dont les propriétés mécaniques s’approchent de celles de l’os.
Prothèse anatomique
Elle remplace les deux surfaces de l’articulation. L’implant huméral est en métal, et celui de l’omoplate en polyéthylène. Cette option est retenue lorsque les structures tendineuses sont fonctionnelles.
Prothèse inversée
Lorsque les tendons ne sont plus utilisables ou que leur état ne permet plus une récupération fonctionnelle, une prothèse inversée est envisagée, notamment après 65 ans. Elle modifie l’organisation articulaire pour favoriser l’action du muscle deltoïde. Ce dernier peut alors prendre le relais lors des mouvements du bras, notamment en élévation et en abduction.
Les indications sont précisées lors de l’échange entre le patient et le chirurgien.
Risques et suivi
Outre les risques habituels liés à toute intervention chirurgicale et anesthésie, certaines complications sont spécifiques aux implants.
Le risque infectieux est aujourd’hui suivi à l’échelle nationale. Les établissements de santé sont soumis à des protocoles stricts, notamment en matière d’hygiène et de stérilisation. Une intervention rapide en cas d’infection permet de limiter les conséquences.
Pour éviter la formation d’un hématome, un drain est maintenu pendant 24 à 48 heures après l’opération.
D’autres complications peuvent survenir, comme un déboîtement ou une usure prématurée de certaines pièces de la prothèse. Des examens de contrôle réguliers sont nécessaires pour les surveiller.
Après l’intervention
La durée d’hospitalisation varie entre 2 et 4 jours.
Le drain est retiré entre le 1er et le 3e jour. Il n’y a pas d’immobilisation stricte après l’intervention. La rééducation débute dès le lendemain, encadrée par les kinésithérapeutes. Un document avec des illustrations est remis au patient à sa sortie pour l’aider à poursuivre les exercices à domicile.
Le retour à domicile est le plus souvent possible avec ou sans aide extérieure. Dans certains cas, un séjour en centre de rééducation peut être proposé.
Des soins locaux par une infirmière sont prescrits jusqu’au retrait des fils, environ 12 jours après l’intervention.
Une rééducation quotidienne est recommandée sur une période de 4 à 8 semaines.
Des consultations de suivi sont prévues à 1 mois et 6 mois après l’intervention.
Résultats attendus
D’après la littérature médicale, les résultats en cas d’omarthrose centrée sont souvent jugés satisfaisants sur plusieurs critères.
Concernant la force musculaire, il faut attendre la fin de la rééducation pour un retour à l’état pré-opératoire.
Du point de vue fonctionnel, on observe une récupération des amplitudes articulaires, parfois proches de celles de l’épaule non opérée.
Du point de vue douloureux, une amélioration est fréquemment constatée.
La reprise d’activités du quotidien comme le jardinage ou certains loisirs peut être envisagée dès le deuxième mois suivant l’opération.