Maladie de Dupuytren
Dieppe (76) - Clinique Mégival

Qu’est ce que la maladie de Dupuytren
Chirurgie de la main à Dieppe
La maladie de Dupuytren concerne l’aponévrose palmo-digitale. Elle se caractérise par une fibrose entre l’aponévrose palmaire et les tendons fléchisseurs des doigts, entraînant une flexion progressive et parfois irréductible des doigts.
Cette affection, dont l’origine est multiple, peut se développer sur plusieurs années. Elle touche plus fréquemment les hommes, particulièrement après 50 ans. Bien que bénigne, elle peut devenir gênante et toucher simultanément les deux mains.
Elle débute généralement par la formation de nodules, souvent localisés sur les deux derniers rayons de la main, mais pouvant concerner tous les doigts. En évoluant, la pathologie entraîne des brides palmaires et/ou digitales, causant une rétraction et un déficit d’extension des doigts qui peut devenir handicapant.
Le recours à la chirurgie est habituellement recommandé lorsque la main ne peut plus être posée à plat sur une table, bien qu’il puisse être envisagé plus tôt si le patient ressent une gêne.
Maladie de Dupuytren à Dieppe
Docteur Poulain spécialiste de la main
Bilan préopératoire ou comment faire le diagnostic
Le diagnostic repose sur un examen clinique, et une confirmation anatomo-pathologique est souvent obtenue. Aucun examen complémentaire spécifique n’est nécessaire, à l’exception d’un bilan étiologique (alcoolisme, diabète, épilepsie, facteurs héréditaires, environnementaux, iatrogènes…) et de la recherche d’éventuelles pathologies associées : maladie de Lapeyronie (fibrose des corps caverneux chez l’homme), maladie de Ledderhose (fibrose plantaire), ou syndrome du canal carpien.
Lorsqu’il y a des nodules sans douleur, une surveillance biannuelle de l’évolution de la maladie peut suffire.
Lorsqu’une « corde » fibreuse entraîne une rétraction modérée, une aponévrotomie percutanée à l’aiguille peut être envisagée.
Si une rétraction revient après une aponévrotomie percutanée ou si la rétraction est trop avancée, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Lorsque la rétraction est importante, la fermeture cutanée nécessitera un lambeau ou une auto-greffe de peau. Il est donc préférable de consulter plus tôt pour établir un suivi, plutôt que de recourir à la chirurgie trop tardivement.
Exemple de maladie de Dupuytren
Prise en charge thérapeutique
Lorsque la maladie est au stade nodulaire sans douleur, il est possible de se contenter d’une surveillance régulière tous les six mois.
Si une « corde » fibreuse provoque une rétraction modérée, une aponévrotomie percutanée à l’aiguille peut être envisagée. Ce geste consiste à couper les brides fibreuses à l’aide de l’aiguille et est souvent effectué lors de consultations avec des rhumatologues.
Si la rétraction revient après l’aponévrotomie percutanée ou si elle est trop avancée, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. La chirurgie consiste à retirer la bride fibreuse (aponévrectomie). Lorsque la rétraction est trop prononcée, la fermeture de la peau nécessitera un lambeau ou une greffe cutanée. C’est pour cette raison qu’il est préférable de consulter plus tôt, afin de suivre l’évolution de la maladie et éviter d’agir trop tardivement.
L’intervention se fait en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. Des pansements réguliers, réalisés par une infirmière, devront être effectués pendant 2 à 4 semaines. Une attelle avec rappel élastique en extension des doigts opérés devra être portée pendant 4 à 6 semaines pour prévenir une rétraction cicatricielle. Votre chirurgien pourra vous conseiller sur des exercices d’auto-rééducation. En fonction de la gravité de la maladie, la reprise de la conduite du véhicule peut être retardée de 8 à 30 jours.
Suites opératoires
Durant les 1 à 3 premières semaines suivant l’intervention, certains patients peuvent ressentir une gêne au niveau de la peau, ce qui peut susciter des préoccupations. Cette gêne est temporaire et disparaît naturellement grâce aux soins locaux.
Les soins locaux prodigués par une infirmière à domicile, réalisés tous les deux jours, durent environ dix jours. Les fils peuvent être retirés à partir du 12e jour.
Au final, la cicatrisation est souvent bonne et les cicatrices sont peu visibles. Dans les cas les plus évolués de la maladie, une rééducation d’une dizaine de séances peut être nécessaire après la cicatrisation. Le port d’une attelle nocturne peut aussi être recommandé.
La reprise du travail se fait généralement après 2 à 5 semaines, même pour les personnes exerçant des métiers manuels.
Risques
La fibrose entre l’aponévrose palmaire et les tendons fléchisseurs peut envahir les tissus voisins, en particulier les structures vasculo-nerveuses des doigts. La dissection des tissus doit être réalisée avec soin pour éviter d’endommager ces éléments sensibles. Après l’intervention, des troubles sensitifs mineurs et transitoires peuvent survenir, comme une anesthésie partielle de certaines zones, mais ces symptômes se résolvent généralement de manière spontanée.
Le risque de lésion neuro-vasculaire est plus élevé lors des aponévrotomies percutanées à l’aiguille, car cette intervention se fait sans visibilité directe.
Résultats
Les résultats à court terme sont souvent favorables. Le risque de récidive (sur les mêmes doigts) ou d’extension (à d’autres doigts) dépend du maintien de facteurs de risque comme certaines professions manuelles ou la consommation d’alcool.