Pseudarthrose du scaphoïde
Dieppe (76) - Clinique Mégival

Qu’est ce que la Pseudarthrose du scaphoïde ?
Chirurgie du poignet à Dieppe
À propos de cette pathologie
La pseudarthrose du scaphoïde correspond à l’absence de consolidation d’une fracture de cet os après un délai de plus de quatre mois suivant un traumatisme.
Cette évolution est relativement fréquente, notamment parce que certaines fractures du scaphoïde peuvent ne pas être repérées immédiatement. Lors de la fracture, la douleur ressentie peut rester modérée, ce qui ne pousse pas toujours à consulter. De plus, les radiographies effectuées dans les premiers jours ne permettent pas systématiquement de détecter la fracture. Avec le temps, ces pseudarthroses tendent à évoluer vers une forme d’arthrose du poignet.
Il arrive ainsi que des personnes consultent des années après un traumatisme ancien, parfois oublié, en raison de douleurs ou d’une raideur persistante du poignet. Il peut donc être utile de rester attentif à des signes qui perdurent, et d’en parler à un professionnel en cas de doute.
Pseudarthrose du scaphoïde à Dieppe
Docteur Poulain spécialiste du poignet
Bilan préopératoire – Comment le diagnostic est-il établi ?
L’examen clinique permet d’identifier la zone douloureuse. Des radiographies standards (face, profil et ¾) peuvent suffire à détecter certaines pseudarthroses, souvent anciennes. Toutefois, pour une évaluation plus complète, un scanner ou un arthroscanner est souvent nécessaire.
Le scanner permet une observation fine des structures osseuses, utile notamment dans les cas où les radiographies n’apportent pas suffisamment d’informations. L’arthroscanner, quant à lui, combine un scanner avec l’injection d’un produit de contraste, permettant aussi d’examiner les ligaments et les cartilages. Cette méthode est particulièrement adaptée lorsqu’un examen plus global du poignet est nécessaire pour envisager la suite du traitement.
En résumé, bien que les clichés radiographiques puissent être suffisants pour une première approche, les examens en coupe comme le scanner ou l’arthroscanner offrent des données plus précises sur l’état des lésions du poignet, ce qui aide à préparer une prise en charge adaptée.
Prise en charge thérapeutique
Dans la majorité des cas, le traitement de la pseudarthrose du scaphoïde nécessite une intervention chirurgicale. Celle-ci consiste à nettoyer le foyer de fracture et à retirer les tissus qui empêchent la consolidation. En général, une greffe osseuse est réalisée dans le même temps opératoire. Pour cela, un fragment osseux est prélevé sur la crête iliaque, située dans la partie haute du bassin. Cette procédure vise à favoriser la consolidation osseuse et à préserver la mobilité du poignet.
Si les signes d’arthrose sont trop marqués, une solution non conservatrice peut être envisagée. Elle implique alors le retrait de plusieurs os de la première rangée du poignet, dont le scaphoïde, le lunatum et le triquetrum. Cette approche peut permettre un soulagement des douleurs et un regain partiel de mobilité, même si certains mouvements resteront limités.
Suites opératoires
L’opération se déroule sous anesthésie générale, en raison de la double localisation des gestes chirurgicaux (poignet et bassin). Une anesthésie complémentaire du bras est souvent associée pour limiter les douleurs immédiatement après l’intervention. Deux cicatrices sont présentes, l’une au niveau du poignet et l’autre au bassin, mesurant chacune entre trois et cinq centimètres. Elles ont tendance à devenir peu visibles avec le temps.
L’hospitalisation dure en général 24 heures. Un drain aspiratif (Redon) est placé au niveau du bassin pour limiter les risques d’hématome, et retiré le lendemain. Au retour à domicile, le poignet est immobilisé dans une attelle thermoformée amovible, portée pendant environ un mois, pouvant être retirée pendant les moments de repos. Des soins infirmiers sont nécessaires pour l’entretien des plaies. Les fils sont résorbables, et les pansements utilisés permettent de prendre des douches avec certaines précautions. Une gêne au niveau de la hanche peut entraîner une marche légèrement modifiée pendant les premiers jours.
Risques potentiels
Les interventions sur la pseudarthrose du scaphoïde peuvent être suivies de complications, dont l’algodystrophie. Cette réaction inflammatoire peut provoquer des douleurs persistantes, un gonflement du poignet et une difficulté à bouger les doigts. Cette complication, encore mal comprise, demande souvent une prise en charge coordonnée avec des professionnels spécialisés (prise en charge de la douleur, kinésithérapeutes, accompagnement psychologique).
Dans certains cas, un hématome peut apparaître au niveau du site de prélèvement osseux. C’est la raison pour laquelle un drain est systématiquement mis en place pendant 24 heures. Enfin, malgré la greffe, il est possible que l’os ne consolide pas complètement.
Résultats attendus
L’objectif de l’intervention est de freiner l’évolution vers l’arthrose du poignet. Une diminution des douleurs est souvent obtenue, mais une certaine perte de souplesse reste possible à long terme. Cette opération peut améliorer le confort au quotidien. La reprise des activités professionnelles ou sportives peut être progressive, nécessitant parfois plusieurs mois à un an, en fonction du suivi de la rééducation.